Le procédé

Le Collodion humide, qu’est ce que c’est ?

Ceux d’entre vous qui ont fait médecine ou pharmacie le savent, le collodion est un liquide composé de nitrocellulose dissous dans un mélange d’éther et d’alcool vendu en pharmacie et servant à la préparation de pansement liquide. Mais soyons clair, ce n’est pas ce qui nous intéresse içi.
Içi, le collodion officinal va nous servir dans la préparation de plaques photographiques.

En 1851, Fréderick Scott Archer, sujet britannique, mis au point un procédé photographique sur plaque de verre en remplaçant l’albumine utilisé auparavant par du collodion officinal .(une parfaite honnêteté intellectuelle me pousse à vous avertir que la paternité de ce procédé est un peu discuté car le Français Gustave LeGray l’aurait détaillé dans son Traité pratique de la photographie sur papier et sur verre un an auparavant)

Quoiqu’il en soit, vous l’aurez compris, il s’agît d’un procédé de la seconde partie du XIXème siècle. Son utilisation fut assez courte; l’arrivée des négatifs au gelatino-bromure d’argent – beaucoup plus pratique d’emploi – le rendit trop fastidieux.

 

Comment cela fonctionne t’il ?

Si vous voulez vous faire une idée de ce que c’est, imaginez du ruban adhésif double face liquide ! Ce double face va nous permettre de rendre sensible des plaques de verre ou d’aluminium. Nous allons couler une fine couche de ce collodion sur une plaque, puis plonger cette plaque dans un bain composé d’eau et de nitrate d’argent (AgNO3). Les Sels vont alors se transformer en Halogénure d’argent, sensible à la lumière.
Vous avez compris la suite, cette plaque va nous servir pour faire une photo… de vous 😉

Mais ce n’est pas fini. Nous allons devoir développer cette photo immédiatement après la prise de vue … tant qu’elle est encore humide car une fois sèche, c’est bon pour la poubelle, elle n’est plus sensible. Vous avez compris désormais pourquoi nous parlons de photographie au collodion humide.

Petite particularité, ces plaques ont une sensibilité très faible. Vous avez l’habitude de faire des photos à 100 ASA, 200 ASA, 400 ASA ? Au collodion humide, les plaques affichent royalement entre 1 et 3 ASA ! Ce qui nécessite des temps de pose de plusieurs secondes à plusieurs minutes. Rassurez-vous, je dispose de plusieurs flashs puissants permettant de réduire ce temps de pose à moins d’une seconde 😉

 

Pourquoi est-ce différent (et si beau) ?

Bien évidemment, ce qui fait la qualité et la beauté d’un portrait dépend de nombreux facteurs dont certains n’ont aucun rapport avec le collodion humide tel que la qualité de l’éclairage, la pose, le talent du photographe, les vêtements du modèle, l’originalité de la mise en scène etc etc…
Concentrons-nous sur ce qui est différent dans le Collodion humide: le format et le rendu.

Le format: bien qu’il soit possible de « faire » du collodion humide sur n’importe quel format, il est plus facile de manipuler des plaques qui ne soient pas trop petites. De ce fait, le collodion est souvent pratiqué en grand format: 4×5″, 8×10″ … voire davantage ! (et oui, quoiqu’on en dise, la taille.. ça compte !!).
Qui dit grand format, dit photographie à la chambre avec les objectifs adéquats; et donc piqué et qualité sont au rendez-vous !

Le rendu ensuite: là nous entrons dans un domaine beaucoup plus subjectif (mais c’est mon site alors j’écris ce que je veux ;-)) Les photos faites au collodion humide sont des noirs et blancs chaud, un peu sépia et avec… plein de gris ! Les nuances sont fines et détaillées. L’utilisation d’objectifs à grande ouverture crée des zones de netteté courtes. Les flous alliés aux gris donnent une profondeur magique.

 

Enfin, ce procédé crée des plaques uniques à chaque prise de vue. Votre portrait est une pièce unique. C’est une image certes, mais c’est aussi un objet artisanal (surtout si vous la prenez en coffret).

 

Qu’est ce qu’on fait maintenant ?

c’est bon ? votre choix est fait ? vous voulez votre portrait ? Je vous conseille de parcourir les conseils pour rendre cette cession inoubliable.